[Allure] SUPER LOVE / 지성 & 이보영
- CoreePassion.fr
- 26 sept. 2023
- 11 min de lecture
« Nous sommes des moteurs dans la vie l’un de l’autre. »
L’histoire d’amour irrésistible des acteurs Ji Sung et Lee Bo-young, qui célèbrent leurs 10 ans de mariage.



💬 Lee Bo-young
Ji Sung a dit que s’il devait faire un film sur votre histoire, ce serait un film d’action. Tu es d’accord ?
Un film d’action ? Je pense que ce serait très ennuyeux, en fait. On n’a jamais vraiment connu de lassitude, de rupture ou de grandes tempêtes. C’était stable dès le début, et ça l’est toujours aujourd’hui.
Tu te souviens de ta première impression de lui ?
Un aîné un peu ennuyeux, mais sérieux et très travailleur. (rires)
Alors, comment en es-tu venue à envisager le mariage avec quelqu’un comme ça ?
J’aimais son attitude mature et rassurante. Et comme on travaille dans le même domaine, on pouvait se comprendre dans des choses que même les amis ou la famille ne peuvent pas forcément saisir. Et surtout, il n’a jamais cherché à me changer, ni ne s’est senti gêné à mes côtés dans aucune situation.
On dirait que tu “t’es laissée gagner”, comme on dit aujourd’hui ?
C’est possible. J’ai commencé à prendre du plaisir au métier d’actrice, à en ressentir de la gratitude, seulement après mes 30 ans. Avant ça, c’était très difficile. Ji Sung aussi a traversé des périodes compliquées, et je pense que c’est en se mêlant l’un à l’autre qu’on a évolué positivement.
Est-ce qu’il reste aujourd’hui la personne qui te donne le plus de force ?
Oui, surtout dans le travail. Il comprend mieux que quiconque ce que c’est que d’entrer dans un rôle, puis d’en sortir, la pression du plateau. Il me soutient avec beaucoup d’attention. Quand je tourne, je donne toute mon énergie, donc les jours de repos, je dois littéralement m’effondrer pour recharger. Il y a des fois où même la famille peut être frustrée par ça, mais Ji Sung comprend tout ça, alors il ne m’en veut pas.
Ji Sung disait tout à l’heure qu’il espérait te voir briller davantage. Il trouve même que tu es trop lucide avec toi-même.
La lucidité, c’est ce qui évite d’être déçue. Dans ma vingtaine, j’ai eu des rêves qui se sont effondrés brutalement. Depuis, j’ai pris l’habitude de ne pas trop attendre. Même si un projet marche bien, je reste juste reconnaissante sans m’emballer. J’ai appris à garder les pieds sur terre.
Tu as des attentes envers l’acteur Ji Sung ?
Il s’attache souvent à des rôles masculins très sérieux… J’aimerais bien qu’il tente un personnage doux et mignon. Il est tellement délicat et tendre dans la vie ! Mais je comprends aussi que nos choix de rôles reflètent souvent notre tempérament ou nos goûts personnels. Il fait des efforts pour écouter les conseils des autres, mais il revient toujours vers des personnages un peu froids.
Et toi, tu pourrais faire un mélodrame intense ?
Oh non, je ne pourrais pas. Tout ce qui est trop “cliché romantique”, ça me crispe. (rires)
Il paraît que Ji Sung est un roi des petites attentions. Ce genre de romantisme-là, ça te va ?
Il en a fait, oui. Plein même ! C’était amusant, et maintenant on transmet ça aux enfants. On aime faire des petites surprises.
Quels types d’événements organisez-vous ?
Des choses très simples. On allume souvent des bougies. Si les enfants font quelque chose de bien à l’école, on achète un petit gâteau, on allume des bougies, on chante. Ça devient une tradition. On joue aussi à se cacher quand quelqu’un rentre à la maison. Et pour les départs en voyage, on leur dit rien à l’avance : on les récupère à l’école sans prévenir et hop, on part !
Et pour vos moments romantiques à deux ?
Moi, j’adore manger ! Donc après avoir déposé les enfants à l’école, on va manger un bon plat ensemble. Demain par exemple, j’ai pas de tournage, alors on ira manger des sushis. Avant, on allait souvent voir des spectacles ou des films, mais c’est plus compliqué avec les enfants. On se cale sur leur rythme, et à 22h, on s’endort. Le dernier film qu’on a vu ensemble, c’était Élémentaire… tous les quatre !
On dirait que vous faites tout ensemble. Vous fonctionnez en équipe ?
Toujours ! Même pour dormir, on dort tous dans un grand lit king size. Moi, la grande, le petit… et Ji Sung dort en travers ! Quand les enfants apprennent quelque chose, on est tous là. Pour la natation, on allait dans l’eau avec eux. Pour le taekwondo, on allait au dojang, on apprenait le Poomsae numéro 1 tous ensemble. Maintenant Ji Sung a même une ceinture violette. Notre fille aime la peinture, alors il s’est mis à l’huile avec elle. Ce qui compte pour nous, ce n’est pas d’enseigner, mais de vivre ces moments pleinement et ensemble.
Pourquoi vous investissez-vous autant ?
Ma mère m’a toujours soutenue, mais je ne le ressentais pas comme de l’amour à l’époque. Je voulais des vêtements à paillettes, pas des vêtements sur mesure. Je ne comprenais pas pourquoi on me faisait faire de la natation, je ne trouvais pas ça drôle. Maintenant, elle me dit : “Tu sais à quel point je me suis donnée pour toi ?” Mais tout ça m’a appris une chose : ce qui compte, c’est que mon enfant soit heureux.
En éducation, tu sembles valoriser l’autonomie.
Exactement. Ce qui m’importe, c’est que mes enfants sachent se recentrer sur eux-mêmes. Dès qu’on se compare aux autres, on devient malheureux. Je veux qu’ils soient sains d’esprit, qu’ils trouvent ce qu’ils aiment. Je leur répète tout le temps : “On ne s’occupe pas des autres.” Et ma fille me répond, comme un slogan : “On se concentre sur soi !” (rires) Sur les photos d’enfance, elle porte toujours les vêtements qu’elle a choisis elle-même… c’est parfois très kitsch ! (rires)
Et toi, en tant que femme, pas juste comme maman, à quel moment te sens-tu bien ?
Quand je travaille. Plus j’avance, plus je trouve le métier difficile… mais aussi passionnant. Modifier légèrement ma voix, mes expressions, c’est de plus en plus difficile, mais j’aime ça.
Après Agency, tu continues à enchaîner les tournages ?
Oui, en ce moment je tourne une série qui s’appelle Hide. L’action se déroule loin de Séoul, donc je ne peux pas souvent rentrer à la maison.
Tu as dit dans une autre interview que tu choisissais tes rôles selon les scènes que tu veux jouer. Qu’est-ce qui t’a séduite cette fois ?
Le scénario en lui-même ! C’est un thriller mystérieux très prenant. Je ne peux pas en dire plus, mais je donne tout dans ce tournage.
Et Ji Sung, qu’en pense-t-il ?
On ne se consulte pas vraiment pour nos projets. On respecte nos choix. Ces temps-ci, on se dit souvent : “Tu tiens le coup ?” et on s’encourage mutuellement.
Tu ressens parfois le besoin d’un moment rien qu’à toi ?
Pendant la pandémie, j’ai compris une chose : l’être humain est profondément social. Quand j’étais jeune, j’adorais être seule. Aujourd’hui, j’aime le tumulte. Parler, échanger… c’est plus sain que de ressasser dans sa tête. Je dis souvent à ma fille : “Il faut se marier un jour.” (rires)
Déjà ?
Oui, je crois que les paroles façonnent le destin. Parfois, quand elle dort, je murmure : “Faites qu’elle rencontre une belle personne.” Je pense que rencontrer son meilleur ami dans la vie, c’est la plus belle chance.
Tu lui as déjà dit : “Trouve-toi un mari comme ton père” ?
Bien sûr ! Je lui ai dit qu’elle n’avait qu’à en ramener un comme lui.
Et pour finir, selon toi, quelle est la plus belle qualité que tu as découverte chez Ji Sung en dix ans ?
C’est quelqu’un qui sait ce qui est important dans la vie, et qui s’y tient. Il incarne parfaitement l’expression “force tranquille”. La famille est sa valeur suprême. Il ne prend jamais de rendez-vous personnels quand il peut rester avec nous. Il est sincèrement heureux quand il entend les enfants rire à côté. Parfois, ça me serre le cœur, tellement il est entier. C’est un homme solide.



💬 Ji Sung
Aujourd’hui, on a vu tes enfants sur le plateau. Tu semblais très naturel en train de les nourrir et de jouer avec eux.
Puisque c’est ma femme qui travaille en ce moment, mon rôle est de m’occuper de nos enfants et de les garder en bonne santé. En ce moment, je suis toujours avec eux.
Tu sembles vraiment doué pour la maison et les enfants.
Je suis encore loin d’être parfait, mais je fais de mon mieux. Ce n’est pas facile, et je prends un peu de poids à force de goûter ce que je prépare ou de finir les restes des enfants. (rires) J’ai beaucoup transpiré à la tâche, et avec les prix actuels, on ne peut pas gaspiller.
Et pourtant, tu sembles très heureux, presque comme un poisson dans l’eau. Beaucoup comparent l’éducation des enfants à une guerre…
C’est vrai que ça change complètement la vie. Tout ce que j’avais construit comme routine a été bouleversé. C’est difficile, oui, mais une fois que ça devient ton quotidien, tu acceptes et tu avances. Les enfants comptent sur moi. Je dois rester vigilant. Je crois que c’est une chance d’être devenu père à un moment de ma vie où j’avais déjà un peu de maturité. Si j’avais encore été centré sur moi-même, je n’aurais pas pu faire tout ça.
Est-ce que la paternité a été un tournant dans ta vie ?
Je crois que j’attendais inconsciemment ce moment depuis longtemps.
Tu t’es préparé pour être père ?
Je me suis plongé dans la psychologie de l’enfant comme j’analyse un personnage. Je ne peux pas devenir un enfant moi-même, mais si je le traite comme un personnage à comprendre et à construire dans mon esprit, alors je peux mieux le saisir. Comprendre, soutenir, aimer… tout cela demande encore plus d’énergie que mon travail d’acteur.
Mais certains disent “les enfants grandissent tout seuls”...
Je ne suis pas du tout d’accord. Avec notre deuxième, Woosung, j’ai compris ça encore plus fort. Le soutien et la présence sont essentiels pour qu’un être humain grandisse sainement. Comment un enfant pourrait-il se construire tout seul ?
Tu as vécu quelque chose de particulier avec ton fils ?
Quand Woosung est né, j’étais débordé pendant deux ans. Je n’ai pas pu vraiment me rapprocher de lui. Et quand il était frustré ou triste, il s’asseyait par terre et pleurait à chaudes larmes. J’avais du mal à comprendre. Ce n’était pas des pleurs pour que je comprenne… c’était juste de la tristesse brute. Une fois, on est restés deux heures assis sur le trottoir. Et puis l’an dernier, j’ai passé beaucoup de temps avec lui, je l’ai pris dans mes bras, j’ai attendu.
Et ça a changé quelque chose ?
Complètement. Si j’avais attendu plus longtemps, ça aurait été difficile de réparer. Je suis très reconnaissant d’avoir pu inverser la situation à temps.
Est-ce que tout cela a changé ton jeu d’acteur ?
Je ne m’attends pas à ce que ça ait un impact direct. Ce n’était pas pour améliorer ma carrière que j’ai fait tout ça. C’était pour moi, pour ma vie. Cela dit, maintenant, pour rentrer dans un rôle, je sens que j’ai besoin d’un peu plus de préparation émotionnelle et de concentration.
Tu attends ce moment avec impatience ?
Évidemment. Je ne me considère pas comme un “vétéran”. À chaque fois, j’ai l’impression de recommencer à zéro. J’espère pouvoir bientôt partager de bonnes nouvelles. J’ai le trac, comme toujours.
Vous êtes revenus devant l’objectif pour ce shooting spécial 10 ans de mariage. Tu réalises que dix années ont passé ?
C’est passé à toute vitesse. J’ai été immensément heureux. J’aimerais que les dix prochaines années soient comme celles-là.
Vous vous êtes rencontrés en 2007. Cela fait presque 16 ans que vous êtes ensemble. Si ton histoire avec Bo-young était un film, ce serait vraiment un film d’action ?
Oui ! Un producteur nous a déjà dit qu’il voulait faire un documentaire sur nous, que ce serait plus passionnant que n’importe quelle fiction. Au début, on était juste collègues. Il n’y avait aucune attirance. Mais en se chamaillant, on a fini par se rendre compte qu’on s’entendait bien.
En te voyant tout à l’heure, on avait plus l’impression que c’était Bo-young qui te grondait (rires)
C’est qu’elle a souvent raison ! (rires)
Tu dis qu’elle est ton repère, que tout tourne autour d’elle ?
C’est vrai. En apparence, on dirait que c’est moi qui fais des efforts, mais en vérité, c’est elle qui s’ajuste le plus. Elle est vraiment exceptionnelle.
Qu’est-ce qui te touche le plus chez elle ?
Elle sait aimer sincèrement les siens, elle sait encourager. Cette chaleur est réelle. Je me rappelle une scène précise : quand on était encore en train de se fréquenter, on était à une soirée entre amis. Elle s’est absentée un moment. En revenant, elle m’a regardé à travers une vitre, pendant plus de trente minutes, sans que je m’en rende compte. Ce regard-là, je ne l’ai jamais oublié.
Tu as senti la force de l’amour à ce moment-là ?
Oui. En tant qu’acteur, j’ai toujours essayé de garder une âme d’enfant, de rester ouvert. Parfois, je doutais, je voulais tout envoyer promener. Mais en rencontrant Bo-young, je me suis apaisé. J’ai gagné en confiance. Je crois que j’ai mieux su libérer mon énergie depuis. Nous sommes des moteurs dans la vie l’un de l’autre.
Quelle belle dynamique.
Je le pense sincèrement. C’est pourquoi je veux toujours faire mieux, même si j’ai l’impression de ne pas être à la hauteur.
Et dans dix ans ?
J’espère qu’on vieillira en gardant les mains serrées, sans tristesse, comme aujourd’hui. En ce moment, on est débordés par les enfants, on court dans tous les sens. Parfois, je me sens coupable de ne pas être plus présent pour Bo-young. Avant, on célébrait tous les “100 jours”, maintenant on oublie. Quand les enfants auront grandi, j’aimerais qu’on ait du temps rien qu’à nous, pour rire encore plus.
En tant que collègue et mari, qu’est-ce qui t’impressionne chez l’actrice Lee Bo-young ?
Elle n’a jamais eu de prétention. Elle est sincère, travailleuse. C’est ce qui la rend belle.
Un rôle que tu voudrais la voir jouer ?
On n’est pas vraiment du genre à vouloir tel ou tel rôle. Mais parfois, j’aimerais qu’elle ose plus. Elle accepte le passage du temps avec réalisme, elle refuse certains rôles comme si elle s’effaçait un peu. Mais moi je pense qu’elle a encore tellement à donner.
Personnellement, j’ai adoré son rôle dans Agency. Quelle prestance !
Moi aussi ! Je serrais les poings de fierté. Elle a une assurance et une franchise incroyables.
On pense au dicton “Famille unie, tout va bien”. C’est ce que vous incarnez. Quel est votre secret ?
Je crois qu’on a su s’ancrer solidement. C’est pour ça que notre travail, notre foyer, tout ça reste joyeux. On traverse aussi des moments difficiles, comme tout le monde. Mais on est solides. On avance ensemble.
Un projet pour vos 10 ans de mariage ?
Je voulais retourner à Tolède, en Espagne, là où j’ai fait ma demande, pour reprendre une photo au même endroit. C’était prévu pour nos cinq ans, mais on n’a pas pu. Et là encore, ce sera difficile avec les enfants et le planning de Bo-young.
Tu sembles proche du bonheur à 100 %. Est-ce le cas ?
Malgré la fatigue et les galères, c’est ma vie, et je l’accepte. Le seul regret, c’est de manquer de temps pour faire du sport. J’aime courir. Quand les enfants sont à l’école, je m’éclipse pour courir 10 km. Je suis souvent à bout physiquement, et parfois, je ne cours plus pour le plaisir mais par obligation. C’est un peu dommage.
Quel héritage veux-tu transmettre à tes enfants ?
Le temps que nous avons passé ensemble. Je veux qu’ils s’en souviennent et que ça les aide à rester forts, même s’ils sont seuls plus tard. Qu’ils ne s’effondrent pas. Qu’ils soient courageux.
Article original Allure du 26/09/2023 traduit
Un couple à leur image ... Simple, humble et authentique 😍