[Biographie] Jang Keun Suk [JKS]
- 산드린 France

- 24 juin
- 11 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 juil.

Jang Keun Suk : Portrait d’une star aux multiples facettes, 33 ans de carrière
Jang Keun Suk, qui n’a cessé d’accumuler les qualificatifs tels que « Néo-Hallyu », « Étoile de l’Asie » ou encore « Prince d’Asie », s’est imposé comme une figure incontournable de la vague coréenne dès les années 2010.
Artiste complet — mannequin, acteur, chanteur, réalisateur, animateur radio et entrepreneur — il est une figure emblématique de la Hallyu. Son talent, sa polyvalence et son influence durable en Asie, notamment au Japon où il est surnommé « Asia Prince », sont largement reconnus.
En 2011, il a marqué l’histoire en devenant le premier chanteur étranger non japonais à atteindre la première place du classement Oricon quotidien, dès le jour de la sortie de son premier single. Ce record n’avait pas été atteint depuis décembre 1980, lorsque le chanteur japonais Masahiko Kondo l’avait réalisé — soit une première en 30 ans, toutes catégories confondues, pour un artiste masculin solo, japonais ou étranger.
Voir cette émission si vous ne le connaissez pas ou peu :
Débuts précoces et enfance marquée par les responsabilités
Jang Keun Suk est né le 26 septembre 1987 en Corée du Sud, et non le 4 août comme on le lit souvent. Cette confusion vient du fait que, lorsque sa mère l’a inscrit dans une agence de mannequins, elle a donné comme date de naissance le 4/8, en référence au calendrier lunaire. Or, le 4ème jour du 8ème mois lunaire correspondait au 26 septembre 1987 dans le calendrier grégorien. Par respect pour les fans qui ont longtemps fêté son anniversaire le 4 août, il continue à le célébrer à cette date, tout en le fêtant aussi selon le calendrier lunaire, et le 26 septembre.
Issu d’une famille relativement aisée, il connaît une rupture brutale lorsque l’entreprise de son père fait faillite. Cette épreuve le pousse à travailler dès son plus jeune âge. À 5 ans, il attire l’attention d’un agent immobilier venu visiter la maison familiale, alors en vente, et débute comme mannequin enfant dans des catalogues de grandes marques.
Il obtient son premier rôle télévisé en 1997, à 9 ans, dans des dramas comme Fairy Commi ou Happiness for Sale, mais c’est surtout dans les années 2000 qu’il se fait remarquer pour son jeu naturel et expressif, rare à cet âge.
Malgré les moqueries de ses camarades — notamment parce qu’il a posé en sous-vêtements pour enfants — il permet à sa famille de se loger et contribue largement aux revenus du foyer.
De Hug (1998) à ses rôles dans Ladies of the Palace (2001) et The Great Ambition (2002), Jang explore différents registres.
En 2002, il apparaît dans Lucky Ten de ma vie sur EBS dans le rôle de Ji-hoon, puis dans la sitcom pour adolescents Orange sur SBS, où il joue son propre rôle, incarnant un jeune homme sensible, séducteur, typique de sa génération, mais souvent malchanceux en amour.
En 2003, il joue le rôle de Jung-woo dans l’épisode Le Musée des Hiboux de la série Dramacity sur KBS.
A 15 ans, il part étudier en Nouvelle-Zélande, au Nelson College, où il perfectionne son anglais et apprend le japonais. Mais après une seule année là-bas, l’offre de jouer dans la série « Nonstop 4 » (250 épisodes) le ramène en finalement en Corée.
Puis il renforce cependant ses capacités d’acteur grâce aux comédies musicales Thésée et Héraclès, qui lui font découvrir le plaisir du jeu sur scène.
Il enchaîne ensuite drama, cinema et doublage : Lovers of Prague, Alien Sam, One missed call…
De l’acteur enfant à l’adulte
Le drama Hwang Jin Yi (KBS) marque un tournant dans sa carrière. Il y incarne Kim Eun-ho, un noble prêt à renoncer à son rang et à sa vie par amour pour la courtisane Hwang Jin Yi. Grâce à la profondeur de son interprétation et à l’émotion de ses dialogues, il touche les téléspectateurs. Ce rôle lui permet d’accéder aux mélodrames adultes avec crédibilité.
Dans une interview, il confie :
« Alors que je traversais une période difficile où je voulais jouer mais n’en avais pas l’opportunité, Hwang Jin Yi m’a redonné le courage de continuer ma carrière d’acteur. »
En 2008, il joue dans Beethoven Virus aux côtés de Kim Myung-min. Déjà passionné par la musique (comme dans The Happy Life où il chantait et jouait de la guitare), il apprend ici la trompette et la direction d’orchestre. Sa performance est saluée ; certains disent que « le petit Kang Geon-woo ne pouvait exister sans Jang Keun Suk ».
Il tourne également Baby and Me, Crazy Waiting, Doremifasolasido…etc, et prête sa voix pour un film d’animation.
En 2009, le drama Hong Gil Dong, où il incarne un souverain torturé, ainsi que le film The Case of Itaewon Murder, lui permettent de montrer un côté plus sombre. Avec un jeu oscillant entre innocence, sourire ambigu et rage contenue, il livre une performance de psychopathe convaincante, qui révèle la maturité croissante de son jeu.
Explosion de popularité avec You’re Beautiful
En 2009, le drama You’re Beautiful propulse Jang Keun Suk, ainsi que les autres membres du casting, au rang de stars en Asie. Il est diffusé sur la CCTV8 en Chine deux fois par soir — une première pour une série coréenne sur une chaîne publique non câblée.
Jang Keun Suk dépasse alors les 17 millions de followers sur Sina Weibo (le Twitter chinois), gagnant un million d’abonnés tous les trois mois. Il devient l’acteur coréen le plus suivi sur la plateforme.
Il est invité, entre autres, en vedette dans l’émission Happy Camp – Spécial Jang Keun Suk sur Hunan TV, qui enregistre des pics d’audience nationaux. Il est aussi le seul artiste coréen convié au concert télévisé de fin d’année regroupant les plus grandes stars chinoises.
Cette période conforte son surnom de Prince de l'Asie : il devient la première star Hallyu à figurer sur un timbre japonais.
Dans le drama Love Rain dans lequel il tient le rôle de Seo In-ha dans les années 70 puis de son fils Seo Joon, le jeu de Jang Keun Suk a touché le public, notamment lorsqu’il exprime la douleur de devoir renoncer à son amour pour Hana, ou encore son amertume face à son père. Son interprétation des tensions émotionnelles entre les deux générations a été saluée.
Malgré des audiences modestes en Corée lors de la première diffusion, Love Rain a connu un immense succès commercial. Avant même sa diffusion, les droits ont été vendus au Japon pour un montant record de 90 milliards de wons (environ 4,5 milliards de wons par épisode), établissant un nouveau sommet.
Le drama a également été vendu dans 12 pays, dont la Chine, la Thaïlande, les États-Unis et plusieurs pays européens. Les recettes publicitaires sont estimées à 6 milliards de wons, pour un total combiné (ventes à l’étranger + publicité) dépassant les 50 milliards de wons — cent fois plus que ses résultats d’audience.
S’ensuivent de nombreux rôles dont ceux dans Mary Stayed Out All Night ou Bel Ami.
Après une pause pour se consacrer à la musique, Jang Keun Suk fait un retour remarqué dans le drama historique Daebak the royal gambler, dans lequel il est un joueur de génie élevé comme un roturier, mais qui découvre qu’il est en réalité le fils illégitime du roi. Entre trahisons, combats et quête d'identité, Jang Keun Suk dévoile une nouvelle facette de son jeu, plus intense, rugueuse et profonde, loin de ses rôles romantiques habituels. Un rôle charnière qui lui permet de casser son image de "prince des dramas" pour s’affirmer comme un acteur à part entière. Dans ce drama, pour les besoins d’une scène il mangera même un serpent vivant et un crabe boueux.
Avant de partir au service militaireil jouera dans Switch change the world, dans un double rôle aussi audacieux que réjouissant. Il y incarne à la fois un procureur rigide et un escroc génial capable de prendre son identité.
Après son service militaire et la période Covid, il revient avec succès dans le thriller Decoy, salué pour sa retenue et sa méticulosité.
Une carrière musicale solide : entre concerts et disques
Parallèlement à sa carrière d’acteur, Jang Keun Suk se lance très tôt dans la musique, où il fait preuve d’une grande sensibilité artistique et d’un sens de la scène remarquable.
Il débute en solo au Japon en 2011 avec le single "Let Me Cry", qui entre directement à la première place du classement Oricon, un exploit inédit pour un artiste masculin étranger. Le single se vend à plus de 119 000 exemplaires en une semaine.
Suivent de nombreux albums et tournées à travers l’Asie (Just Crazy, Nature Boy, Monochrome,...)
Sa musique est souvent autobiographique, mêlant rock, électro, ballades et une forme d’élégance mélancolique qui reflète bien sa personnalité. Il compose parfois lui-même et travaille étroitement avec ses musiciens. Ses concerts, très scénographiés, mêlent émotion brute, énergie rock et humour spontané, créant une connexion intense avec le public.
Avec son groupe de musiciens "TEAM H" (formé avec le DJ Big Brother, qui s’appelle maintenant 7High), il explore une veine plus électro-pop et festive, donnant lieu à des performances en club ou en festival très suivies au Japon, en Chine et ailleurs.
Dès 2008, il enchaîne fan-meetings et concerts en Asie (Tokyo Dome, Arena Tour, Cri Show, etc.). En 2013, il organise le ZIKZIN Festival à Osaka, mettant en avant sa vision artistique à travers expositions, performances DJ et produits dérivés. Il est surnommé « Keun-chan » au Japon et devient l’un des premiers acteurs coréens à jouer à guichets fermés dans des salles de concert de très grande capacité (jusqu’à 60000 personnes). Le concert au Tokyo Dome en novembre 2011 marque un tournant décisif dans sa carrière d’artiste. Bien qu’il s’agisse de son premier concert dans cette salle mythique, les 45 000 places sont vendues en un rien de temps.
Une carrière scénique impressionnante
Depuis ses débuts musicaux, Jang Keun Suk a enchaîné les concerts à un rythme impressionnant, au point qu’il serait presque impossible d’en dresser une liste exhaustive. Entre les tournées solo, les shows de son groupe Team H et les concerts plus intimistes avec Chimiro, il a donné plusieurs centaines de représentations à travers l’Asie — principalement au Japon, en Chine, en Corée, mais aussi dans d’autres pays.
Parmi les tournées marquantes, on peut citer les légendaires "CRISHOW" (du CRISHOW I au CRISHOW IV), véritables spectacles mêlant musique, visuels et interaction avec les fans, mais aussi les performances électrisantes de Team H lors des tournées "I Just Wanna Have Fun" ou "Raining on the Dance Floor", où il fusionne électro, rock et énergie débordante.
À travers ces scènes, Jang Keun Suk n’a cessé de prouver qu’il n’était pas seulement un acteur ou un chanteur de studio, mais un véritable performer, capable de tenir un public en haleine pendant des heures. Que ce soit dans des arènes géantes comme le Tokyo Dome ou lors de concerts plus acoustiques et intimistes avec Chimiro, il a toujours su créer une connexion unique avec ses fans, renouvelant sans cesse son style et son énergie.
Son groupe le plus récent : Chimiro
Chimiro : le projet musical sincère et acoustique de Jang Keun Suk
Chimiro (en coréen 지미로, qui signifie « par plaisir » ou « pour le fun ») est un groupe formé en 2022 autour de Jang Keun Suk, dans un esprit radicalement différent de ses précédents projets musicaux. Ce n’est ni une démarche commerciale, ni un projet calibré pour les charts — Chimiro est un espace de liberté artistique, né du simple désir de faire de la musique sincère, sans artifices, juste pour le plaisir.
Composé de Jang Keun Suk (composition et chant) et de musiciens amis de longue date, Chimiro évolue dans un univers folk, pop-rock et acoustique, avec des guitares légères, des rythmes apaisants et des textes personnels. Dans ce cadre intimiste, Jang Keun Suk dévoile une voix plus naturelle, subtile, parfois empreinte de mélancolie, loin des productions formatées.
Ce projet a aussi donné lieu à plusieurs concerts live, principalement au Japon et en Corée, dans des salles à taille humaine, propices à une ambiance chaleureuse et complice avec le public.
Mais l’esprit Chimiro, c’est aussi celui du busking — ces performances spontanées dans la rue que Jang Keun Suk a voulu offrir à ses fans, par surprise, sans annonce officielle.
Toutefois, ces moments se sont souvent transformés en mini-événements tant l’affluence était immédiate. À un point tel que la police a dû interdire ces rassemblements pour des raisons de sécurité, allant jusqu’à surveiller les abords de son hôtel au Japon, afin d'éviter des attroupements non autorisés.
Chimiro, c’est finalement un retour à l’essentiel, à la connexion pure entre un artiste et son public, dans un cadre où l’émotion prime sur la performance. Une respiration musicale précieuse dans la carrière d’un artiste aussi polyvalent que Jang Keun Suk.
Un communicant né : radio, réseaux sociaux et proximité avec les fans
Très présent sur les réseaux sociaux, Jang Keun Suk entretient un lien fort et sincère avec sa communauté.
Il y partage aussi bien ses projets professionnels que des moments de vie plus personnels, sans filtre, mêlant autodérision, tendresse et réflexions profondes.
Pendant plusieurs années, il a animé aussi une émission de radio très populaire au Japon, "ZIKZIN Radio" (puis "TONNAMI"), où il parlait de musique, d’actualités, répond aux messages des fans et partage ses états d’âme avec franchise. Cette émission est devenue un rendez-vous incontournable, où se révèle toute l’intelligence émotionnelle et la bienveillance de l’artiste.
Son naturel, son humour, sa capacité à parler de ses fragilités sans détour, ont renforcé son image d’artiste authentique et humain, bien au-delà du glamour de ses débuts.
Engagement personnel et philanthropie
Jang Keun Suk est également connu pour son engagement dans des causes sociales. Discret mais constant, il fait régulièrement des dons à des hôpitaux, des structures pour enfants défavorisés ou malades, ainsi qu’à des œuvres éducatives.
Il a aussi soutenu des projets de reconstruction après des catastrophes naturelles (tremblements de terre, inondations…) et finance anonymement des bourses scolaires.
En 2012, il devient le plus jeune donateur à rejoindre le "Community Chest of Korea Honors Club", réservé aux personnes ayant fait des dons supérieurs à 100 millions de wons.
En 2020, pendant la pandémie, il offre masques, produits sanitaires et aides financières à des organismes en difficulté.
Son engagement est toujours discret, fidèle à sa devise : « Aider sans le dire, faire sans chercher à briller. »
Parallèlement, et à la demande de Jang Keun Suk qui est très lié à ses fans (Cri-J), le fanclub Coréen organise tous les ans une campagne de dons car l’artiste a expressément demandé qu’on ne lui fasse pas de cadeaux personnels pour son anniversaire, mais de faire des dons caritatifs en son nom. Son fan-club a ainsi financé des implants auditifs pour enfants, soutenu des orphelinats (Namsanwon), des refuges animaliers, des campagnes de dons de riz et même la reforestation.
De son côté, Jang a versé plus de 1,3 milliard de wons à l’Université Hanyang et offre de nombreuses bourses d’étude dans cette université dans laquelle il a étudié, obtenant une licence puis un doctorat en arts spécialisation « théâtre et cinéma ».
Une trajectoire atypique, entre lumière et introspection
Ce qui distingue Jang Keun Suk des autres stars de sa génération, c’est sa capacité à se réinventer constamment tout en restant fidèle à lui-même.
Derrière l’image de « Prince d’Asie », on découvre un artiste perfectionniste, extrêmement travailleur, souvent en questionnement, qui ne se contente pas du succès mais cherche à grandir à travers chaque expérience.
Il a connu des périodes difficiles, entre épuisement, critiques injustes, ou récemment sa bataille contre le cancer. Il a choisi à chaque fois la sincérité, s’exprimant directement auprès de ses fans, prenant parfois du recul, mais revenant toujours avec humilité et ambition.
Un artiste unique et une carrière en constante évolution
Jang Keun Suk n’est pas un artiste que l’on peut enfermer dans une case. Il ne cherche pas à suivre les tendances, mais à créer son propre chemin — parfois à contre-courant, toujours avec sincérité.
Qu’il incarne un prince mélancolique, un criminel glaçant, un rockeur sensible ou un animateur espiègle, il dégage une vérité intérieure qui traverse l’écran, la scène ou la radio.
Son style mêle élégance classique et audace contemporaine, humour décapant et mélancolie profonde. Il revendique une identité libre, multiple, assumant aussi bien ses failles que ses excès, avec une transparence rare dans le monde du divertissement. Cette honnêteté, alliée à son talent, crée une relation profondément affective avec ses fans, qui le suivent depuis plus de deux décennies.
À 37 ans, après 33 ans de carrière, Jang Keun Suk est l’un des rares artistes sud-coréens à avoir su évoluer tout en gardant son identité intacte. Il ne cherche pas le consensus, mais l’expression personnelle.
Il ne séduit pas tous les publics, mais touche profondément ceux qui l’écoutent vraiment.

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