Kill Me, Heal Me : un drama au sommet, un acteur au firmament. 10 ans après, indétrônable
- CoreePassion.fr
- 19 juin
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Dernière mise à jour : 25 juin
Il y a des dramas qui marquent un tournant. Kill Me, Heal Me (voir la fiche du drama) en fait partie. Diffusé en 2015 sur MBC, ce chef-d'œuvre du petit écran coréen a révélé l'étendue du talent de Ji Sung à un niveau rarement atteint dans une série télévisée.
Interpréter un personnage souffrant de trouble dissociatif de l'identité (TDI), avec pas moins de sept personnalités distinctes, relevait de la prouesse.
Ji Sung a livré une performance bouleversante, fascinante, habitée — une incarnation qui reste aujourd’hui l’une des plus impressionnantes du K-drama.

Chaque personnalité a sa gestuelle, sa voix, son rythme, ses silences. De Shin Se-gi, le rebelle charismatique, à Yo-na, la lycéenne survoltée et amoureuse, en passant par Perry Park, l’adulte joyeux nostalgique, ou Yo-sub, l’adolescent suicidaire, Ji Sung ne joue pas : il est. Son regard change, son corps se transforme. Il parvient à faire exister ces identités avec une telle vérité qu’on oublie qu’elles sortent toutes du même acteur.
Mais Kill Me, Heal Me n’est pas qu’une démonstration d’acteur. C’est aussi un scénario sensible et intelligent, signé Jin Soo-wan, qui ose parler de traumatismes infantiles, de résilience et de pardon. Le drama réussit à équilibrer avec finesse l’humour, l’émotion, le suspense et la romance, tout en respectant son sujet. La relation entre Cha Do-hyun et Oh Ri-jin (magnifiquement interprétée par Hwang Jung-eum) forme un duo aussi tendre que douloureux.
Après la fin du dernier épisode, je me sens… abandonnée. Le rôle de Cha Do-hyun me manque déjà. C’est rare qu’un drama laisse un tel vide une fois terminé. Rares sont ceux qui vous habitent encore, longtemps après l’écran noir. Celui-ci ne se regarde pas, il se vit. Il se savoure. Il s’explore. Il vous prend par la main, vous fait rire, trembler, pleurer, aimer — puis il vous laisse là, les bras vides, le cœur un peu plein, un peu cassé.
Parfois, tu te dis : « Mais j’ai fait quoi depuis que je regarde des dramas ? » Plus de 300 dramas visionnés, et pourtant… Pourquoi ai-je ignoré les suggestions ? Comment ai-je pu passer à côté ? Peut-être parce qu’il fallait que ce soit maintenant. Parce qu’il fallait que ce drama résonne autrement.
Est-ce la synchronicité avec l’histoire de mon amie qui m’a ouvert les yeux ? Parce que le timing ne pouvait pas être plus juste. Elle m’a appelée à peine avant la fin. Et tout a pris sens. Au moment où je regardais ce drama, elle m’a parlé de sa fille. Et là, tout ce que je pensais exagéré, fictionnel, lointain… s’est effondré. Elle m’a parlé des identités différentes que sa fille incarne, des prénoms, des transitions, de la souffrance et de la beauté parfois aussi. Et soudain, le drama a pris chair. Je n’étais plus spectatrice. J’étais témoin d’une réalité que je n’imaginais pas. Et je suis restée bouleversée.
Je comprends d’un coup ce qu’elle a dû traverser. Ce qu’elle vit encore. L’isolement, les doutes, la douleur de voir sa fille fragmentée en autant de voix, de noms, de visages. Et soudain, mon regard a changé. Elle arrive ce soir à la maison pour deux jours. Et je sais déjà que ma présence ne sera plus la même. Mon écoute non plus. Ce n’est pas qu’un drama. C’est une rencontre.
C’est rare qu’un drama laisse un tel vide. Le premier qui m’avait fait cet effet, c’était The Smile Has Left Your Eyes. Mais c’était un autre registre. Une autre forme d’intensité. Ici, ce n’est pas l’histoire d’un amour tragique. C’est celle d’une reconstruction, d’un combat intérieur permanent, et d’un espoir fragile mais tenace.
Infiniment reconnaissante à Ji Sung, aux scénaristes, aux réalisateurs, d’avoir traité ce sujet avec tant de respect, d’humanité et d’intelligence. Un monument.
La performance de Ji Sung dans Kill Me, Heal Me a d’ailleurs immédiatement suscité l’admiration du public et des professionnels du milieu.
Il a reçu le Daesang (Grand Prix) lors des MBC Drama Awards 2015, la plus haute distinction remise par une chaîne coréenne, saluant une performance hors norme.
Il a également été primé comme Meilleur acteur, formant avec Park Seo-joon le meilleur couple de l’année — preuve que même les liens fraternels à l’écran peuvent bouleverser les spectateurs.
Mais au-delà des trophées, c’est l’unanimité critique qui impressionne. Dans les colonnes de The Korea Herald, la journaliste Kim Min-ji parlait d’un "tour de force d’interprétation comme on en voit une fois par décennie". Le site Soompi évoquait une "fusion parfaite entre un acteur et ses rôles multiples". Des médias étrangers, comme DramaFever ou Koala’s Playground, ont qualifié la série de "game-changer" dans la manière d’aborder la santé mentale à l’écran.
Le rôle a non seulement consolidé la réputation d’acteur caméléon de Ji Sung, mais a aussi ouvert la voie à une représentation plus nuancée et empathique du trouble dissociatif de l’identité dans les fictions télévisées. Il est depuis régulièrement cité comme une référence par les jeunes acteurs coréens. La profession n’a pas seulement salué la prouesse : elle a reconnu une œuvre nécessaire, un moment fort de l’histoire du K-drama.
je le dis depuis des années, Ji Sung est un acteur complet, accompli, merveilleux et très professionnel.....😜