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Hallyu, ou quand la vague te submerge sans prévenir


Aujourd’hui, j’ai envie de parler de cette fameuse vague coréenne, la Hallyu.

J’ai été enroulée par cette vague, qui m’a entraînée sans m’en rendre compte vers la découverte du monde des ARMY, dont j’ignorais complètement l’existence.


Et surtout, j’ai envie de m’adresser à tous ceux qui ne comprennent pas.

Ceux qui lèvent les yeux au ciel, qui ricanent doucement, ou qui regardent leurs proches avec un brin de condescendance parce qu’ils sont devenus fans de Corée, ou d’un acteur ou d’un chanteur...


image coreepassion.fr / "Hallyu, ou quand la vague te submerge sans prévenir"
image coreepassion.fr / "Hallyu, ou quand la vague te submerge sans prévenir"

Je n’avais jamais été fan de qui que ce soit avant.

Je crois que nous n'avons pas le choix, nous nous regroupons pour avoir des informations des artistes que l'on aime.


Je suis de la génération Jean-Jacques Goldman, et j’aime Obispo, Pagny, Bruel, Fiori… Toute cette bande qui a mis des mots sur les émotions.

J’ai toujours été sensible aux paroles.

C'est d'autant plus incompréhensible qu'aujourd'hui j'écoute toute la journée des chanteurs coréens


Et puis je ne regardais pas la télé.

Juste, parfois, un film bien choisi sur une plateforme. Rien de plus.


Jusqu’au jour où une amie me parle d’une série coréenne. Curieuse, j’ai cliqué.

Et là… quelque chose s’est produit.

J’ai été époustouflée. Bouleversée.

C’était la première fois que je ressentais une telle intensité devant un écran.

C’était aussi la première fois que je regardais une série sous-titrée...

Les émotions, les regards, la justesse du jeu.

La réalisation, la mise en scène… Je ne saurais même pas l’expliquer. C’était puissant.

Ces acteurs — que je ne connaissais même pas la veille — ont réussi à me toucher comme jamais.

Ils m’ont transmis des émotions brutes, sincères, d’une profondeur que je n’avais jamais ressentie ailleurs.

Ce qui m’a littéralement fascinée, c’est la gentillesse inscrite sur leur visage.

Le respect. Une vraie bienveillance qui émane de chacun d’eux, qu’ils soient chanteurs ou acteurs.

Une douceur dans la façon de parler, dans les regards, dans les gestes.

Et surtout… une reconnaissance immense envers leur public.

Ils sont sincèrement émus d’être aimés.

Pour eux, ce n’est pas une évidence, ce n’est pas acquis.

Ils trouvent ça magique. Et ils le disent. Leur gratitude ne sonne jamais faux.

Et cette relation avec les fans, elle ne s’active pas juste au moment de promouvoir un film ou un album. Non.

Elle est constante, vivante. Nourrie par des messages, des échanges, des attentions simples et humaines.

Alors, petit à petit, j’ai voulu mieux les comprendre.

J’ai appris à reconnaître leurs visages, à mémoriser leurs noms — parfois compliqués au début — et à plonger dans leurs univers.

Je les ai étudiés, un par un, comme on étudie une œuvre d’art.

Quand je découvre un nouvel acteur, je vais chercher ses interviews, ses publications, ses gestes du quotidien.

Pas pour nourrir une curiosité vide…

Mais parce que je veux saisir qui ils sont vraiment.

Alors non, ce n’est pas « juste une mode ».

Ce n’est pas une lubie. Ce n’est pas une obsession futile.

C’est un bouleversement. Et parfois, une révélation.



Il y a eu autre chose. Quelque chose de plus profond encore.

Je ne suis pas une ARMY.

Mais… peut-on vraiment aimer la Corée sans passer, à un moment ou un autre, par l’incontournable BTS ?



Avant de les découvrir, pour moi, c’était juste un groupe de K-pop parmi d’autres.

Oui, bien sûr, j’avais entendu leur nom. Impossible de passer à côté.

Mais la K-pop, ce n’était pas mon truc.

Trop de rythmes "boom boom", trop éloignée de mes goûts.

Moi, ce que j’aime, ce sont les ballades, les chansons qui racontent, qui touchent, qui vibrent.

Et pourtant… J’aimais la Corée, sans savoir pourquoi.

Quelque chose me prenait aux tripes, comme une résonance étrange, lointaine, presque ancestrale.

Je suis blonde, j’ai les yeux bleus, et je peux te garantir qu’il n’y a pas une seule goutte de sang coréen dans mon arbre généalogique.

Et pourtant… cette attirance inexpliquée ne me lâchait pas.

Alors je me suis dit : il faut que je comprenne.

Il faut que j’aille voir ce que je fuis.

Je me suis intéressée à la K-pop.

Et même si les idoles ne sont pas mon univers, j’ai découvert des artistes incroyables, des musiciens, des voix sublimes, des chansons bouleversantes.


Je ne suis pas une ARMY, non.


J’aime Lee Juck, K.Will, Seo In-guk, Kyuhyun… et tant d’autres.

Des voix, des âmes, des talents.

Je ne comprends pas le coréen mais je ressens l’émotion dans leur voix.


Les acteurs chantent, les chanteurs sont acteurs.


Et puis, peu à peu, j’ai compris : les artistes coréens sont des artistes complets.

Ils sortent d’universités d’arts du spectacle.

Ils dansent, ils jouent, ils chantent, ils écrivent.

Ils ne se contentent pas d’une seule case.

Et ça, c’est déroutant au début, mais fascinant.


Alors BTS… Non, je ne connaissais pas encore leurs prénoms.

Mais j’écoutais. Parce que je voulais comprendre ce que tant d’autres ressentaient.

Et puis j’ai appris qu’ils allaient partir à l’armée.

Jin est parti le premier.


Et soudain, j’ai ressenti quelque chose d’étrange : comme si le groupe perdait un membre.

Comme si quelque chose se brisait dans le cœur des fans.

Je lisais la tristesse des ARMY — ces fans dont le nom résonne comme un sentiment d’appartenance.

Un club presque secret, sélect, auquel on n’ose pas toucher.

Par respect, par pudeur, je n’osais pas leur dire que je ne connaissais même pas le prénom de leurs idoles.

Et puis, pas à pas, j’ai découvert.

Qu’un des membres avait chanté à l’ouverture de la Coupe du monde au Qatar.

Et que je connaissais cette chanson.


Qu’un autre avait coécrit une chanson avec Coldplay, sur leur propre album.

Incrédule, je me suis dit : mais… je ne sais rien, en fait.

La planète entière les connaît.

Ils ont été reçus à la Maison Blanche. Honorés à l’ONU.

Engagés, respectés, écoutés.

Je me suis surprise à les appeler par leurs noms.

J-Hope part lui aussi à l’armée.

Il n’en reste plus que cinq.

Et les ARMY sont tristes.

Je le comprends, intellectuellement.

Et puis… ils partent tous.

Et là, c’est un raz-de-marée.

Autour de moi, mes amies passionnées de Corée sont bouleversées.

Je les entends :

— « Comment on va tenir 18 mois ? »

— « Et si c’était la fin ? »

— « Et si cette cassure brisait tout ce qu’ils ont construit ? »

Elles les appellent affectueusement les garçons.

Comme on parle d’êtres chers que l'on protège.

Je continue ma découverte.

Je tombe sur Jungkook. Le plus jeune.

Il danse comme un dieu.

Je me surprends à ajouter plusieurs de ses titres dans ma playlist, déjà remplie de plus de 400 chansons et OST coréennes.

C’est lui le chanteur qui a chanté à l’ouverture de la Coupe du monde.

Le 12 juin 2024.

Il est plus d’une heure du matin.

Je suis devant mon ordinateur.

Je ne suis pas une ARMY.

Je ne sais même pas pourquoi je suis là.

Mais aujourd’hui, Jin — le plus âgé, le premier à s’être enrôlé — est libéré.

Je suis là. Silencieuse. Comme des centaines de milliers d’autres.

J’attends.

Et il apparaît.

Et je suis seule, devant mon écran.

Et les larmes coulent.

Les autres membres du groupe ont obtenu une permission. Ils sont là. Ensemble.

Et je pleure.

Je ne suis pourtant pas une ARMY.

Quelques jours plus tard, l’annonce tombe.

Jin portera la flamme olympique à Paris, le 14 juillet.

Ça n’étonnera personne…

Le jour du départ de Jin pour Paris, j’étais devant mon écran.

Il atterrit pour porter la flamme olympique à Paris, et je suis là, comme une évidence.

Fière. Heureuse.

Ce cheminement vers BTS, je ne l’ai jamais vraiment partagé.

J’ai un groupe de fans de Corée avec qui j’échange beaucoup…

Mais BTS, c’était resté un parcours intérieur, presque secret.

Et là, je n’en peux plus. Il faut que je le dise.

À tous.

À mes amis qui ne comprennent pas, et qui parfois ont ce petit sourire en coin.

Alors oui, je le publie sur mon profil personnel :

Jin de BTS portera la flamme olympique à Paris, le 14 juillet.

Une date symbolique.

Un lieu symbolique : du musée du Louvre vers la pyramide.

Je regarde le direct.

Les fans s’amassent.

Et une journaliste dit, avec un ton condescendant, que « Jin doit être une célébrité dans son pays, et qu’il semble venu avec ses fans ».

Pfff.

Et puis il apparaît.

Son sourire éclatant.

Sa posture humble.

Et ce moment devient suspendu.

Je reste figée, émue, bouleversée.

Il est là. En France.

Devant la pyramide du Louvre. Le 14 juillet.

En France, le 14 juillet…

Suis-je la seule à trouver ça énorme ?

L’une des plus grandes stars coréennes porte la flamme olympique le jour de la fête nationale française…



Wouah ! Je suis complètement ébahie.

Je ne suis pas une ARMY.

J’ai trop de respect pour elles pour me permettre ce mot.

Mais je découvre que je les aime.

Je les connais maintenant. Tous.

J’ai lu. J’ai écouté. J’ai observé.

J’ai échangé sur les stands dans les festivals.

J’ai appris.

J’ai un faible pour Jin. Pour Jungkook. Mais je les aime tous.

Je crois que ce qui m’a fait basculer complètement, c’est le sentiment d’injustice et d’impuissance avec la tempête médiatique autour de Suga.

Je ne reviendrai pas sur les centaines d’articles, ni sur cette cabale qui a enflammé la toile.

On est passés d’un « Suga ivre sur la route en scooter » à un « Suga sur une trottinette, sur le trottoir, après avoir bu ».

Et j’ai assisté, impuissante au départ, à ce déferlement de rage.

Des anti-Suga contre les ARMY qui défendaient leur garçon.

Et je suis restée silencieuse…

Puis j’ai craqué.

J’avais l’impression que c’était un des miens.

J’ai publié.

J’ai commenté.

J’ai signé des pétitions.

J’ai même lancé la mienne.

Et puis ce moment…

Ce moment où on l’a fait s’excuser devant les médias, lors de son interrogatoire.

J’étais en larmes.

C’est là… que j’ai compris que j’avais déjà basculé.

Pour la sortie de J-Hope, j’étais aussi au rendez-vous.

Bien sûr que j’étais devant mon écran.

Et ce moment…

Quand Jin s’agenouille à ses pieds, remplaçant la journaliste qui tenait les micros, pour l’aider sans même réfléchir…

Cette image.

Un artiste suivi par 50 millions de followers sur Instagram.

À genoux. Pour aider.

C’est là, dans ce simple geste, qu’on comprend pourquoi ils sont tant aimés.

Et même si je ne suis pas une ARMY, j’étais au cinéma le 31 mai, pour le concert de J-Hope.

Et j’étais devant mon ordinateur pour la sortie de RM et V, puis, le lendemain, pour Jimin et Jungkook.

Quelle joie de les voir réunis au concert de J-Hope.

Suga n’est pas encore libéré, mais il était là, dans les gradins avec les autres.

Ils chantaient, dansaient. Ensemble.

Sur scène, il y a J-Hope, rejoint par Jin et rejoint aussi par Jungkook, que l’on revoit enfin sur une scène ! Wouah ! Deux jours avant, il sortait tout juste de l’armée et là, il nous éblouit par une performance de folie !

Les garçons étaient tous là.

Pour les ARMY. Pour nous.

Pour notre plus grand bonheur.


Je ne suis pas une ARMY, je ne m’en sens pas la légitimité. Mais j’aime ces garçons.

J’aime Coldplay, et savoir qu’ils sont proches n’a fait qu’apporter plus de certitudes.

Coldplay, ce légendaire groupe britannique, n’a pas fait qu’une simple collaboration :

Ils ont coécrit une chanson avec BTS, My Universe.



La chanson de Jin, The Astronaut, est aussi coécrite avec Coldplay et Jin.

J’ai adoré le passage avec Jin au concert de Coldplay à Séoul.

Le 19 avril 2025, à Goyang, Jin est apparu dans le public avec une pancarte : 👉 “Can I sing The Astronaut?”

J’ai adoré la mise en scène !

Chris Martin l’a vu.

Il l’a fait monter sur scène.

Ils ont chanté The Astronaut.



Puis My Universe.

Un moment suspendu.

Un hommage vibrant à leur amitié.




Jin, c’est aussi cet instant partagé avec Tom Cruise.

La star hollywoodienne est venue en Corée pour promouvoir Mission: Impossible – The Final Reckoning, et… elle a fait une apparition dans Run Jin, l’émission en ligne animée par Jin.

Le moment le plus touchant ?

Alors que Jin demande un selfie, Tom propose :

« Why not FaceTime your mom? »

Il déclenche un appel vidéo surprise avec la mère de Jin, lui offrant un moment chaleureux et humain, et transformant un simple selfie en un lien familial que l’on sent profondément sincère.

Ce geste est bouleversant : un selfie, oui…

Mais surtout un FaceTime pour maman.


Capture d'écran run Jin youtube
Capture d'écran run Jin youtube

Voilà pourquoi BTS dépasse toutes les étiquettes :

Ces moments montrent leur humanité, leur chaleur, leur authenticité… et leur impact mondial, bien au-delà de la scène.




Ce qui me fait écrire tout cela aujourd’hui, ce qui m’a poussée à mettre enfin des mots sur ce que je ressens depuis des mois, c’est ce reportage français diffusé récemment :

👉 « K-pop : la revanche du ‘sweet power’ ? » – France 24


On y parle de BTS comme du groupe emblématique de la K-pop, de figures représentatives d’un soft power devenu sweet power.

Et oui, bien sûr, je comprends cette lecture.

Moi aussi, j’étais comme eux, il y a peu :

Je croyais que BTS était la K-pop.

Mais aujourd’hui, je ressens le besoin de nuancer.

BTS, ce n’est pas juste un groupe K-pop au sommet.

Ils ne rentrent pas dans une case.

Ils débordent.

Ils créent.

Ils écrivent.

Ils pensent.

Ce sont des artistes, des voix singulières, des hommes profondément engagés.

Alors oui, ce reportage est globalement très positif, et je trouve que c’est un pas important de notre télévision française, mais j’avoue que j'ai eu le besoin d'apporter une précision.

Cette peur qu’on les résume, une fois encore, à une étiquette bien trop réductrice.

Parce qu’à un moment donné, il faut apprendre à faire la différence.

Entre des groupes calibrés pour répondre à un marché… et de véritables artistes complets et autonomes.

Et un groupe comme BTS est un phénomène culturel à lui tout seul.

Ils ont ouvert un chemin.

Ils ont créé la brèche.

Ils ont changé les règles.

Ils ont renversé les frontières. En conclusion, je dirais que ce texte est un résumé de mon cheminement.

Un témoignage rapide de mon attachement coréen.

Une empreinte de mon parcours, comme une borne posée sur le chemin de mon amour pour la Corée.


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